jeudi 15 novembre 2012

Bandoki basili te ! (à propos du néo-tintinisme, de David Van Reybrouck et de son ouvrage "Congo. Une histoire": avant la Congo, c'était l'Afrique du Sud et après le Congo, ce sera quoi, Cureghem ?)

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

2012
 
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Bandoki basili te !

A propos du néo-tintinisme, de David Van Reybrouck et de son ouvrage "Congo. Une histoire": avant la Congo, c'était l'Afrique du Sud et après le Congo, ce sera quoi, Cureghem ?



à partir du 15 novembre 2012, jusqu'...
à Jean Omasombo (ye moko ayebi !), Antoinette Bongoma et Anny Mandungu


On ne fera pas grief à David Van Reybrouck
- Ce ne sont que des « détails » ?
de ne pas connaître certains lieux, certains faits ou certains mots (qualifier André Ryckmans de « gouverneur de territoire », s'interroger sur l'origine du mot « Thomson », qualifier la musique congolaise moderne de « musique pop »...). On va pas non plus lui reprocher de préférer la République de la Gombe (et particulièrement, « l'avenue ombragée des Batetela, une des rares
- Ses croisements avec le boulevard du 30 Juin et l'avenue de la Justice ? Ses feux de signalisation et ses policiers du roulage ? Sa pharmacie ? Son nouveau building construit par les Nebalis ? Ses arbres qui parlent ? Son "Grand Hôtel de Kinshasa" ? Son ambassade d'Arabie Saoudite ?

rues agréables de Kinshasa ») à Yolo-Sud ou à Bumbu...

On lui reprochera plutôt
- Est-ce encore un détail ?
d'avoir privilégié les sources documentaires écrites issues de l'Occident* (études réalisées par des non-Congolais... ou par des membres de la diaspora congolaise « validés » par l'establishment occidental) et d'avoir méconnu
- Ou, peut-être, d'avoir ignoré leur existence  ?
les travaux et ouvrages de nombreux auteurs congolais de référence: Mabika Kalanda (auteur, notamment, de « La remise en question : base de la décolonisation mentale » et véritable père de la philosophie de l'authenticité), Kankwenda Mbaya (auteur, notamment, de « L'économie politique de la prédation au Congo Kinshasa », une histoire économique du Congo qui couvre aussi bien les « violences » fondatrices de l'époque léopoldo-belge que celles de l'époque mobutienne ou de l'époque kabilienne), Mabi Mulumba, Bongeli Yeikelo ya Ato, Ilunga Kabongo, Manda Tchebwa, Biaya Tshikala, etc... et, à quelques exceptions près, toute l'importante production scientifique parue au Congo, depuis 1960, dans des conditions parfois difficiles ou périlleuses, dans les revues Etudes Congolaises de l'INEP, Etudes Zaïroises du CIDEP, Vie du Tiers-Monde de l'INEP, Congo-Afrique et Zaïre-Afrique du CEPAS, Analyses Sociales du Laboratoire d'Analyses Sociales de Kinshasa, etc... de même que, très curieusement, la plupart des travaux parus, à l'étranger, dans Les Cahiers du CEDAF auxquels ont succédé Les Cahiers Africains... de même encore que les chroniques et oeuvres littéraires d'Achille F. Ngoye, André Yoka Lye Mudaba, In Koli Jean Bofane, Bibish Mumbu... toutes profondément ancrées dans la réalité politique, sociale et culturelle du Zaïre et/ou de la RDC... chroniques et oeuvres dans lesquelles ces écrivains rapportent avec talent la vie et l'histoire des « gens de tous les jours » sous tous les régimes. 
 
On reprochera également à David Van Reybrouck
- Ce n'est plus un détail ?
un anti-lumumbisme « rampant » ou « fuyant » (typiquement
- Aujourd'hui encore, beaucoup de Belges en veulent à Lumumba d'avoir cassé leur beau jouet, d'avoir détruit la "bonne conscience" qu'ils se donnaient !
belgo-colonial ?) Ainsi dénigre-t-il Patrice Lumumba... en s'en prenant à son père (!) et affirme-t-il (p.264), avec assurance, que père de Lumumba était « un catholique sans formation, connu pour son tempérament colérique et son caractère buté » et qu'il « buvait imperturbablement (sic) le vin de palme de sa propre fabrication** ». Ainsi affirme-t-il aussi, péremptoirement  

- David Van Reynbrouck-t-il seulement lu et analysé le discours de Patrice Lumumba ? S'est-il simplement rangé à l'avis de Jean Cordy, Chef de cabinet du dernier Gouverneur général du Congo belge Henri Cornélis... ce même Jean Cordy que Van Reybrouck présente comme étant l'auteur du discours du 30 juin du Président Joseph Kasa-Vubu
que le discours du 30 juin de Patrice Lumumba était « tourné vers le passé » (p298)... alors que, de toute évidence, la première partie de ce discours (répondant, certes, à la volonté danalyser une situation objective - dont le gouvernement du Congo indépendant héritait et qui avait été la cause du renversement du régime colonial - qu'il s'agissait d'appréhender clairement afin de pouvoir la transformer) ne pouvait se comprendre indépendamment de la troisième partie de ce même discours, plus longue dailleurs,  dans laquelle le Premier ministre congolais fixait les lignes directrices de l'action future de son gouvernement...

Même si certains de ces « détails » (ou non) laissent apparaître de lourds préjugés, décidons de ne pas leur accorder trop d'importance et abordons plutôt le problème de fond que soulève André Yoka Lye Mudaba dans son texte « Benda Bilili : éloge de la commisération » (paru dans Le Potentiel du 9 novembre 2012 ; cliquez sur : http://jodi.over-blog.net/article-yoka-lye-mudaba-112382450.html): celui de la légitimité de certains « discours » et de la nécessité de restituer la parole aux « ayants-droits »

On ne se prononcera pas ex-cathedra sur l'ouvrage et la légitimité de la démarche de l'auteur.
O
n laissera ce soin aux lecteurs congolais en les invitant
- A l'occasion de foires du livre, de séances de présentation et/ou de dédicaces ! 
à poser un certain nombre de questions à l'auteur (qui est-il, à qui s'adresse-t-il et quels objectifs poursuit-il):


Qui est l'auteur ? D'où « vient »-il ? Quelle est sa société d'appartenance, d'origine, d'élection, d'adoption ou de destination ? De quel côté se situe-t-il (historiquement,
- Ben oui, quoi !  Même les historiens (ou prétendus historiens) ont une histoire ou (Balinga, balinga te !) héritent d’une histoire... qui, sans nécessairement les   avoir"déterminés", permet souvent de mieux comprendre leur façon de lire, d'écouter et de raconter l’histoire...
culturellement, politiquement, socialement, financièrement, etc) par rapport à son « sujet » : dedans ou dehors ? Ce « sujet » a-t-il été choisi en concertation avec des acteurs locaux...  et/ou de sa « vendabilité » sur différents marchés extérieurs ? L'auteur écrit-il de l'intérieur ou de l'extérieur, « sur » ou 
- Est-on dedans ou dehors ? On fait du surf (et alors un “sujet” en vaut un autre et on est un “petit reporter”... un "faiseur" ou un mercenaire) ou est-on prêt à partager un destin, une condition humaine ?
« avec » son « sujet »? Quelles sources documentaires choisit-il de consulter... ou d'ignorer ? Que choisit-il de regarder (ou lui fait-on regarder), dans quelle direction et avec quelles lunettes ? Qui choisit-il 
- Des "gewone mensen" ? Pas toujours ! Jean Cordy, par exemple, ne fait certainement pas partie de cette catégorie de personnes ! L'ambassadeur Johan Swinnen non plus ! Ce sont des "acteurs" plutôt que des témoins !
d'entendre (ou lui fait-on écouter) et dans quelle langue et en quels lieux, avec quel sonotone ? A Kinshasa et à l'intérieur du pays ? Par quelle « entremise » l'auteur est-il entré en contact avec ses interlocuteurs ? Où logeait-il à Kinshasa ? Dans la République de la Gombe ? Sur Batetela ? Qui l'hébergeait et/ou l'accueillait dans les différentes villes de l'intérieur de pays qu'il a "visitées" ? Quel était son « angle de prise de vue » ? Quels sont été 
- Les nommés Geert Buelens, Jozef Deleu, Luc Huyse et Ivo Kuyl  que l'auteur (dans ses remerciements) présentent comme étant ses "oncles" ? Aucun Congolais, historien, chercheur, auteur ou philosophe, ne pouvait accéder ou prétendre à ce "niveau d'expertise"... ou d'amitié ?
ses "parrains", les quelques personnes dont l'auteur s'est entouré et dont il "respecte profondément le jugement" ? Qui ont été ses « assistants » ? Qui sont ses « mandants » ou ses « protecteurs » ? Pour qui « roule » l'auteur  et « d'où vient 
- 10 séjours à Kinshasa et à l'intérieur du pays (10 tickets d'avion, des visas de longue durée, des "frais de subsistance", de déplacement, de « motivation » de certaines personnes interviewées ou de leur entourage, etc), tout le monde ne peut pas se les payer !  Ce n'est pas ofele tout ça !
l'argent » ? Quelles "lettres d'intention" ont été adressées aux institutions qui ont financé sa recherche ou son reportage (le Fonds flamand des lettres, le Nederlands Letterenfonds, le Fonds Pascal Decroos, le Fonds voor Bijzondere Journalistieke Projecten et le Netherlands Institute for Advanced Study) et quel était le "retour sur investissement" normalement attendu par ces baîlleurs de fonds ? A qui l'auteur s'adresse-t-il ? Quelle est sa cible 
- Les « gens de chez lui », d'abord ? Les enfants, petits-enfants (etc) légitimes et illégitimes des coloniaux ? Les parents et alliés de ceux qui, depuis 1960, ont continué l' « oeuvre civilisatrice » des anciens chicoteurs ? 
première, originale et principale ? Quel est son public ? Où le livre parait-il ? Dans quelle(s)r langues(s) est-il disponible ? Où est-il diffusé ? En RDC aussi ? Par quel réseau ? A quel prix le livre est-il mis en vente à Kinshasa ? Et à l'intérieur du pays ? En vue de quel(s) effet(s) le livre a-t-il été écrit ? Pour « informer », « inculper » ou « disculper » qui ? Ou pour « expliquer » quoi à qui ? Où « va » l'auteur ? Quels sont ses objectifs ? Où ira l'argent que le livre va rapporter à son auteur (sera-t-il affecté, pour partie, à l'éducation du « petit David », né en 2008, fils de Ruffin Luliba et de son épouse Laura ? Et les membres de la famille du « vieux Nkasi », sur Faradje, n°66, auront-ils l'occasion 
- Bakolia quand même mwa moke ? Et les "petites mains nationales": les interprètes, témoins, garants, intermédiaires, informateurs, commissionnaires, facilitateurs et accompagnatrices, chauffeurs ou gardes du corps, etc... on a eu besoin de leurs services... a-t-on pensé à elles ? Des exemplaires de l'ouvrage, dédicacés par l'auteur, leur ont-ils été réservés et envoyés ?
d'en tirer un profit quelconque, de "manger" quelque chose...), dans quelles poches, dans quels comptes bancaires de quel pays ? Quelle contribution l'auteur apporte-t-il à un pays dont il ne partage ni l'histoire, ni le destin, qui ne l'a pas « appelé » et dans lequel il a choisi, un jour
- Après l'Afrique du Sud... qui avait déjà si "bien marché" ?
de « débarquer » avec ses grosses bottines, ses capotes, ses insectifuges et ses antimalariens, ses relations à Bralima et à l'Ambassade de Belgique... et son réseau d'exfiltration en cas de problème sécuritaire ou sanitaire ? Quel bénéfice la société congolaise 
- Et, particulièrement, la recherche scientifique congolaise ? 
est-elle néanmoins en droit de retirer de l'ouvrage ?

Des réponses à ces différentes questions dépendra le jugement que l'on portera sur l'ouvrage "Congo. Une histoire" et sur la légitimité de la démarche de son auteur...
 
Sommes-nous dans un monde de voyeurs*** (ceux qui sont du bon côté du bic, du micro ou de la caméra... de l'histoire, du pouvoir et du pognon... et qui ont les moyens****  de tout se permettre) et de mateurs (un public-cible dont les voyeurs flattent le goût du folklore ou de l'insolite... ou les obsessions néo-coloniales : "paternalistes ", "négationnistes", " anti-lumumbistes", "compassionnelles" ou autres) ?

Le Congo est-il devenu un terrain de chasse pour safaris d'un nouveau genre ? Après les terres, les âmes, les minerais et la force de travail, on
- Un nouveau marché ? Un nouveau créneau porteur ? Une nouvelle forme de pillage ou de prédation***** ?
vole la parole des gens ? On substitue sa parole à celle du peuple congolais ?

L'histoire du Congo 
- Sur laquelle de nombreux auteurs congolais ont écrit des ouvrages d'une très grande pertinence (Ndaywel è Nziem, Elikia M'Bokolo, Nzongola-Ntalaja, Kankwenda Mbaya, Omasombo Tshonda, Zana Etambala...) alors même que l'accès à certaines sources leur était parfois refusé par les gardiens des archives coloniales et de la "mémoire" de Léopold II  (ainsi feu Bimanyu Kamanzi "Soum", doctorant en histoire, s'était-il vu interdire de consulter certains documents par le Musée de Tervuren ) !
est-elle devenue une "terra nullius", un territoire à s'approprier (à explorer et à coloniser), attendant un nouveau Tintin ? 
 (A propos de "Tintin  au Congo", cliquez, notamment, sur:
http://kamundele.blogspot.be/2011/12/km-10.html)

Dans le cas de Hergé, avant le Congo, c'était les Soviets et après le Congo, ce fût l'Amérique...
Dans le cas de David Van Reybrouck, avant la Congo, c'était l'Afrique du Sud et après le Congo, ce sera quoi, Cureghem ?

Que l'histoire du Congo cesse d'être écrite, filmée, « enseignée » ou mise en scène par des Tintins  à Paris, Bruxelles  ou New York* !
Qu'elle soit restituée à ses ayants-droits !

Laissons Erik Kennes, un "plus sage que moi", conclure:

Personne ne peut "interdire" à un écrivain belge d'aller au Congo, de récolter des témoignages et d'écrire un livre contenant "une" histoire du Congo basé sur des sources orales et écrites. Le succès du livre n'est pas le fruit du hasard ni purement le résultat d'un soutien de l'éditeur. Mais si on veut être honnête, une telle entreprise n'est pas scientifiquement neutre et se situe, si on le veut ou pas, dans une histoire de domination et de relations de pouvoir dans le domaine scientifique (...) Il est inévitable que le grand succès du livre donne l'impression qu'un Blanc, de nouveau, monopolise l'écriture de l'histoire du Congo et façonne son image chez le grand public. Il est inévitable qu'au Congo on appréhende une "fausse" représentation (...) Ce qui est à la base de beaucoup de réactions c'est que trop d'écrivains et de chercheurs se font une carrière grâce à un travail qui fût - aussi - fait par de nombreux Congolais au Congo et qu'il n'y a guère un retour - pas dans le sens d'un "paiement" mais d'un don-en-retour -  sous forme de bénéfice dans le domaine de la recherche. Bien sur il y a eu des bourses d'études mais trop peu de chercheurs congolais se voient reconnus, et l'analyse politique de la RDC reste toujours dominé par des non-congolais. Il n'y a pas d'équilibre, voilà tout....


ddl
alias Vié ba Diamba


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* La bibliographie de DVR fait référence, notamment, à des travaux publiés (liste non-exhaustive et tout à fait "désordonnée" de différentes villes "occidentales" où s'écrit, se publie et/ou s'enseigne l'histoire du Congo) à: Paris, Bruxelles, Louvain, Louvain-la-Neuve, Berchem, Tervuren, Gand, Anvers, Cambridge, Leyde, Tielt, Berkeley, Princeton, New Brunswick, Cologne, Stanford, New York, Amsterdam, Helsinski, Deurne, Bruges, Los Angeles, New Haven, Madison, Oxford, Durham, Baltimore, Lanham, Philadelphie, Trenton, Edimbourgh, Crainhem, Chicago, Lausanne, Leipzig, Athens (Ohio), La Haye, Berlin, Charlottesville...

** Au Congo, en règle générale, on ne « fabrique » pas le vin de palme (on n'abat pas les palmiers pour en extraire la sève, comme ça se fait au Togo ou en Côte d'Ivoire) on le « tire » !

*** Les pratiques voyeuristes peuvent prendre plusieurs formes, mais leur caractéristique principale est que le voyeur n'interagit pas directement avec son sujet, celui-ci ignorant souvent qu'il est observé. Le "voyeur" est souvent représenté observant la situation de loin, en regardant par une ouverture, un trou de serrure ou en utilisant des moyens techniques comme des jumelles, un miroir, une caméra, etc. (extrait de Wikipedia)

****
A ceux qui 
 - Mais oui, mais oui, il y en a ! Cela existe encore ! J'ai reçu un certain nombre de messages « indignés », "courroucés" et/ou injurieux en ce sens !
affirment qu' « on ne peut pas reprocher à un Belge d'avoir fait ce que les Congolais n’ont pas été capables 

- Ce qui est FAUX ! Erreur grossière... ou mensonge délibéré ?
 de faire » je rappellerai que c’est à peu près dans les mêmes termes (ou, plus exactement, dans des termes analogues) qu’un ministre français des colonies justifiait, dans la première moitié du vingtième siècle, le colonialisme: l'invasion, l'occupation et la dépossession, le massacre des cultures et des croyances, l'introduction violente de la population dans l'économie de marché (en qualité de porteurs "réquisitionnés", de collecteurs "contraints" d'ivoire ou de caoutchouc, de travailleurs agricoles "obligés", de cantonniers "forcés", de mineurs et d'ouvriers "bon marché" ou de domestiques "moins cher"), l'expropriation du sol et du sous-sol, l'exploitation des habitants, l'apartheid de fait et la répression brutale de tous les mouvements de mécontentement populaire (et le racisme servant d' "emballage idéologique" à ces différentes exactions ou, dirait-on aujourd'hui, à ces "crimes contre l'humanité")... ou, disait-on alors,"l'oeuvre civilisatrice" des "bâtisseurs d'Empires" ? Cela devrait faire réfléchir, non ? On notera d'ailleurs que l'ouvrage de Daniel Van Reybrouck ne porte pas de condamnation explicite 
- Ce n'est pas le rôle d'un  (prétendu) historien, ni du raconteur d'une "histoire"  ! me dira-t-on... Bien sûr, bien sûr ! Mais dirait-on la même chose d'un ouvrage qui se voudrait, au plan méthodologique, strictement "journalistique" ou  "behavioriste" (sans prises de position mais avec des observations... de deuxième ou de troisième main), sur l'occupation nazie de l'ancienne Tchécoslovaquie et de la Pologne et qui serait rédigé par un historien ou un "raconteur" allemand (ce qui, en soi, ne constitue pas un problème... mais n'est pas fait pour arranger les bidons)  ? Y aurait-il, au plan méthodologique, plusieurs façons d'écrire ou de rapporter l'histoire des violences faites aux peuples ?
du système colonial qu'il décrit... et on pourrait même se demander si la démarche de l'auteur ne devrait pas, elle-même, en dernière analyse, être considérée comme une tentative de "re-colonisation" de l'histoire du Congo :
se réapproprier, envahir, occuper, déposséder... se servir de, tirer profit de, utiliser ou aménager à sa façon, régenter avec bienveillance, condescendance et commisération
?

***** Nouveauté toute relative... Il y a déjà eu
d'autres hold-ups ou razzias, dans d'autres domaines d'expression (Jean-François Bizot, le montreur d'ours tropicaux de la revue "Actuel", par exemple... prétendu "découvreur"  

- On pompe et on recrache ! C'est du quêter-jeter ! Les gens qu'on pompe ainsi ne s'en remettent pas toujours ! s'indignait, à l'époque, avec sa verve inégalée, le journaliste Sombo Dibele Awanan (que tout le monde appelait Adam)... 
du peintre Chéri Samba, de l'écrivain Achille Ngoye, de l'architecte Nono Tala-Ngai et de nombreux autres talents que le gourou de l'underground panaméen s'efforçait de débaucher... pour les exhiber dans des fêtes foraines très parisiennes, rassemblant des artistes ou "amateurs d'art" en panne d'inspiration ou de créativité) et les touristes-prédateurs-surfeurs ne sont pas toujours, nécessairement, des Bulankos... des descendants, conscients ou inconscients, d'oncles missionnaires, de territoriaux chicoteurs, de vieux colons, de mercenaires ou de coopérants nostalgiques et négationnistes... En Corée du Sud, avant de lancer sa « danse du cheval » le rappeur Psy (Gangnam style) avait-il déjà entendu parler de la danse « punda » de JB Mpiana ?  
C'est ce qu'on appelle
- Utilisons quelques "gros mots" - qui donnent de l'urticaire à ceux qui se sont toujours trouvés du "bon côté" de l'histoire - et observons que l'internationalisme et l'impérialisme, ce n'est pas tout à fait la même chose... et que la mondialisation et la recolonisation, cela pourrait (devrait) ne pas être exactement pareil...
la mondialisation ? Pourquoi est-ce toujours à sens unique ?



 


1 commentaire:

  1. MAWA MINGI! j'ai vraiment failli vomir en lisant ce livre... à la 100 et... je l'ai fermé et oublié dans l'avion... Comprends pas!
    il y a 11 heures · J’aime · 1

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