Didier de Lannoy
Veuveresse ya bomoyi !
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Bandoki basili te !
A propos du néo-tintinisme, de David Van Reybrouck et de son ouvrage "Congo. Une histoire": avant la Congo, c'était l'Afrique du Sud et après le Congo, ce sera quoi, Cureghem ?
à partir du 15 novembre
2012, jusqu'...
à Jean Omasombo (ye moko ayebi !), Antoinette Bongoma et Anny Mandungu
à Jean Omasombo (ye moko ayebi !), Antoinette Bongoma et Anny Mandungu
On
ne fera pas grief à David Van Reybrouck
- Ce ne sont que des « détails » ?
- Ce ne sont que des « détails » ?
de
ne pas connaître certains lieux, certains faits ou certains mots
(qualifier André Ryckmans de « gouverneur de territoire »,
s'interroger sur l'origine du mot « Thomson », qualifier
la musique congolaise moderne de « musique pop »...). On
va pas non plus lui reprocher de préférer la République de la
Gombe (et particulièrement, « l'avenue ombragée des Batetela,
une des rares
- Ses croisements avec le boulevard du 30 Juin et l'avenue de la Justice ? Ses feux de signalisation et ses policiers du roulage ? Sa pharmacie ? Son nouveau building construit par les Nebalis ? Ses arbres qui parlent ? Son "Grand Hôtel de Kinshasa" ? Son ambassade d'Arabie Saoudite ?
rues agréables de Kinshasa ») à Yolo-Sud ou à Bumbu...
On lui reprochera plutôt
- Est-ce encore un détail ?
- Ses croisements avec le boulevard du 30 Juin et l'avenue de la Justice ? Ses feux de signalisation et ses policiers du roulage ? Sa pharmacie ? Son nouveau building construit par les Nebalis ? Ses arbres qui parlent ? Son "Grand Hôtel de Kinshasa" ? Son ambassade d'Arabie Saoudite ?
rues agréables de Kinshasa ») à Yolo-Sud ou à Bumbu...
On lui reprochera plutôt
- Est-ce encore un détail ?
d'avoir
privilégié les sources documentaires écrites issues de l'Occident* (études
réalisées par des non-Congolais... ou par des membres de la
diaspora congolaise « validés » par l'establishment
occidental) et d'avoir méconnu
-
Ou, peut-être, d'avoir ignoré leur existence ?
les
travaux et ouvrages de nombreux auteurs congolais de référence:
Mabika Kalanda (auteur, notamment, de « La remise en question :
base de la décolonisation mentale » et véritable père de la
philosophie de l'authenticité),
Kankwenda
Mbaya (auteur, notamment, de « L'économie politique de la
prédation au Congo Kinshasa », une histoire économique du
Congo qui couvre aussi bien les « violences » fondatrices
de l'époque léopoldo-belge que celles de l'époque mobutienne ou de
l'époque kabilienne), Mabi Mulumba, Bongeli Yeikelo ya Ato, Ilunga
Kabongo, Manda
Tchebwa, Biaya
Tshikala, etc... et, à quelques exceptions près, toute l'importante
production scientifique parue au Congo, depuis 1960, dans des
conditions parfois difficiles ou périlleuses, dans les revues Etudes
Congolaises de l'INEP, Etudes Zaïroises du CIDEP, Vie du Tiers-Monde
de l'INEP, Congo-Afrique et Zaïre-Afrique du CEPAS, Analyses
Sociales du Laboratoire d'Analyses Sociales de Kinshasa, etc... de
même que, très curieusement, la plupart des travaux parus, à
l'étranger, dans Les Cahiers du CEDAF auxquels ont succédé Les
Cahiers Africains... de même encore que les chroniques et oeuvres
littéraires d'Achille F. Ngoye, André Yoka Lye Mudaba, In Koli
Jean Bofane, Bibish Mumbu... toutes profondément ancrées dans la réalité politique, sociale et culturelle du Zaïre et/ou de la
RDC... chroniques et oeuvres dans lesquelles ces écrivains rapportent avec talent la vie et l'histoire des
« gens de tous les jours » sous tous les régimes.
On reprochera également à David Van Reybrouck
On reprochera également à David Van Reybrouck
-
Ce n'est plus un détail ?
un
anti-lumumbisme « rampant » ou « fuyant » (typiquement
- Aujourd'hui encore, beaucoup de Belges en veulent à Lumumba d'avoir cassé leur beau jouet, d'avoir détruit la "bonne conscience" qu'ils se donnaient !
belgo-colonial ?) Ainsi dénigre-t-il Patrice Lumumba... en s'en prenant à son père (!) et affirme-t-il (p.264), avec assurance, que père de Lumumba était « un catholique sans formation, connu pour son tempérament colérique et son caractère buté » et qu'il « buvait imperturbablement (sic) le vin de palme de sa propre fabrication** ». Ainsi affirme-t-il aussi, péremptoirement
- David Van Reynbrouck-t-il seulement lu et analysé le discours de Patrice Lumumba ? S'est-il simplement rangé à l'avis de Jean Cordy, Chef de cabinet du dernier Gouverneur général du Congo belge Henri Cornélis... ce même Jean Cordy que Van Reybrouck présente comme étant l'auteur du discours du 30 juin du Président Joseph Kasa-Vubu
- Aujourd'hui encore, beaucoup de Belges en veulent à Lumumba d'avoir cassé leur beau jouet, d'avoir détruit la "bonne conscience" qu'ils se donnaient !
belgo-colonial ?) Ainsi dénigre-t-il Patrice Lumumba... en s'en prenant à son père (!) et affirme-t-il (p.264), avec assurance, que père de Lumumba était « un catholique sans formation, connu pour son tempérament colérique et son caractère buté » et qu'il « buvait imperturbablement (sic) le vin de palme de sa propre fabrication** ». Ainsi affirme-t-il aussi, péremptoirement
- David Van Reynbrouck-t-il seulement lu et analysé le discours de Patrice Lumumba ? S'est-il simplement rangé à l'avis de Jean Cordy, Chef de cabinet du dernier Gouverneur général du Congo belge Henri Cornélis... ce même Jean Cordy que Van Reybrouck présente comme étant l'auteur du discours du 30 juin du Président Joseph Kasa-Vubu
que
le discours du 30 juin de Patrice Lumumba était « tourné vers
le passé » (p298)... alors que, de toute évidence, la
première
partie
de
ce
discours
(répondant, certes, à la volonté
d’analyser une
situation
objective
- dont
le
gouvernement
du Congo indépendant
héritait et
qui
avait
été
la
cause
du
renversement
du
régime
colonial - qu'il s'agissait d'appréhender clairement afin de pouvoir la transformer)
ne
pouvait
se
comprendre
indépendamment
de
la
troisième
partie de ce même discours,
plus
longue
d’ailleurs, dans laquelle le Premier ministre congolais fixait les lignes
directrices de l'action future de son gouvernement...
Même
si certains de ces « détails » (ou non) laissent
apparaître de lourds préjugés, décidons de ne pas leur accorder
trop d'importance et abordons plutôt le problème de fond que
soulève André Yoka Lye Mudaba dans son texte « Benda
Bilili : éloge de la commisération »
(paru dans Le Potentiel du 9 novembre 2012 ; cliquez sur :
http://jodi.over-blog.net/article-yoka-lye-mudaba-112382450.html):
celui de la légitimité de
certains « discours » et de la nécessité de restituer
la parole aux « ayants-droits »
On
ne se prononcera pas ex-cathedra sur l'ouvrage et la
légitimité de la démarche de l'auteur.
On laissera ce soin aux lecteurs congolais en les invitant
On laissera ce soin aux lecteurs congolais en les invitant
- A l'occasion de foires du livre, de séances de présentation et/ou de dédicaces !
à poser un certain
nombre de questions à l'auteur (qui est-il, à qui s'adresse-t-il et quels objectifs poursuit-il):
Qui
est l'auteur ? D'où « vient »-il ? Quelle
est sa société d'appartenance,
d'origine, d'élection, d'adoption ou de destination ? De
quel côté se situe-t-il (historiquement,
-
Ben oui, quoi ! Même les historiens (ou prétendus
historiens) ont une histoire ou (Balinga, balinga te !)
héritent d’une histoire... qui, sans nécessairement les
avoir"déterminés", permet souvent de mieux comprendre
leur façon de lire, d'écouter et de raconter l’histoire...
culturellement,
politiquement, socialement, financièrement,
etc) par rapport à son « sujet » : dedans ou
dehors ? Ce « sujet » a-t-il été choisi
en concertation avec des acteurs locaux... et/ou de sa
« vendabilité » sur différents marchés extérieurs ?
L'auteur écrit-il de l'intérieur ou de l'extérieur, « sur »
ou
- Est-on dedans ou dehors ? On fait du surf (et alors un “sujet” en vaut un autre et on est un “petit reporter”... un "faiseur" ou un mercenaire) ou est-on prêt à partager un destin, une condition humaine ?
« avec » son « sujet »? Quelles sources documentaires choisit-il de consulter... ou d'ignorer ? Que choisit-il de regarder (ou lui fait-on regarder), dans quelle direction et avec quelles lunettes ? Qui choisit-il
- Est-on dedans ou dehors ? On fait du surf (et alors un “sujet” en vaut un autre et on est un “petit reporter”... un "faiseur" ou un mercenaire) ou est-on prêt à partager un destin, une condition humaine ?
« avec » son « sujet »? Quelles sources documentaires choisit-il de consulter... ou d'ignorer ? Que choisit-il de regarder (ou lui fait-on regarder), dans quelle direction et avec quelles lunettes ? Qui choisit-il
-
Des "gewone mensen" ? Pas toujours ! Jean Cordy, par
exemple, ne fait certainement pas partie de cette catégorie de
personnes ! L'ambassadeur Johan Swinnen non plus ! Ce sont des
"acteurs" plutôt que des témoins !
d'entendre
(ou lui fait-on écouter) et dans quelle langue et en quels
lieux, avec quel sonotone ? A Kinshasa et à l'intérieur du pays ?
Par quelle « entremise » l'auteur est-il entré en
contact avec ses interlocuteurs ? Où logeait-il à Kinshasa ?
Dans la République de la Gombe ? Sur Batetela ? Qui
l'hébergeait et/ou l'accueillait dans les différentes villes de
l'intérieur de pays qu'il a "visitées" ? Quel était son
« angle de prise de vue » ? Quels sont été
-
Les nommés Geert Buelens, Jozef Deleu, Luc Huyse et Ivo Kuyl
que l'auteur (dans ses remerciements) présentent comme étant ses
"oncles" ? Aucun
Congolais, historien, chercheur, auteur ou philosophe, ne pouvait
accéder ou prétendre à ce "niveau d'expertise"...
ou d'amitié ?
ses
"parrains", les quelques personnes dont l'auteur s'est
entouré et dont il "respecte profondément le jugement" ?
Qui ont été ses « assistants » ? Qui sont ses
« mandants » ou ses « protecteurs » ?
Pour qui « roule » l'auteur et « d'où
vient
- 10 séjours à Kinshasa et à l'intérieur du pays (10 tickets d'avion, des visas de longue durée, des "frais de subsistance", de déplacement, de « motivation » de certaines personnes interviewées ou de leur entourage, etc), tout le monde ne peut pas se les payer ! Ce n'est pas ofele tout ça !
- 10 séjours à Kinshasa et à l'intérieur du pays (10 tickets d'avion, des visas de longue durée, des "frais de subsistance", de déplacement, de « motivation » de certaines personnes interviewées ou de leur entourage, etc), tout le monde ne peut pas se les payer ! Ce n'est pas ofele tout ça !
l'argent »
?
Quelles "lettres d'intention" ont été adressées
aux
institutions qui ont financé sa recherche ou son reportage (le Fonds flamand des lettres, le Nederlands Letterenfonds, le Fonds
Pascal Decroos, le Fonds voor Bijzondere Journalistieke Projecten et
le Netherlands Institute for Advanced Study) et quel était le "retour sur
investissement" normalement attendu par ces baîlleurs de fonds ? A
qui l'auteur s'adresse-t-il ? Quelle est sa cible
-
Les
« gens de chez lui », d'abord ?
Les
enfants, petits-enfants (etc) légitimes et illégitimes des
coloniaux ? Les parents et alliés de ceux qui, depuis 1960, ont
continué l' « oeuvre civilisatrice » des anciens
chicoteurs ?
première,
originale et principale ?
Quel est son public ? Où le livre parait-il ? Dans
quelle(s)r langues(s) est-il disponible ? Où est-il diffusé ?
En RDC aussi ? Par quel réseau ? A quel prix le livre est-il
mis en vente à Kinshasa ? Et à l'intérieur du pays ? En
vue de quel(s) effet(s) le
livre a-t-il été écrit ? Pour « informer »,
« inculper » ou « disculper » qui ? Ou
pour « expliquer » quoi à qui ? Où
« va » l'auteur ? Quels
sont ses objectifs ? Où ira l'argent que le livre va rapporter
à son auteur (sera-t-il affecté, pour partie, à l'éducation du
« petit David », né en 2008, fils de Ruffin Luliba et de
son épouse Laura ? Et les membres de la famille du « vieux
Nkasi », sur Faradje, n°66, auront-ils l'occasion
-
Bakolia quand même mwa moke ? Et
les "petites mains nationales":
les interprètes, témoins, garants, intermédiaires, informateurs,
commissionnaires, facilitateurs et accompagnatrices, chauffeurs ou
gardes du corps, etc... on a eu besoin de leurs services... a-t-on
pensé à elles ?
Des exemplaires de l'ouvrage,
dédicacés par l'auteur, leur ont-ils été réservés et envoyés
?
d'en tirer un profit quelconque, de "manger" quelque chose...), dans quelles poches, dans quels comptes bancaires de quel pays ? Quelle contribution l'auteur apporte-t-il à un pays dont il ne partage ni l'histoire, ni le destin, qui ne l'a pas « appelé » et dans lequel il a choisi, un jour
d'en tirer un profit quelconque, de "manger" quelque chose...), dans quelles poches, dans quels comptes bancaires de quel pays ? Quelle contribution l'auteur apporte-t-il à un pays dont il ne partage ni l'histoire, ni le destin, qui ne l'a pas « appelé » et dans lequel il a choisi, un jour
-
Après l'Afrique du Sud... qui avait déjà si "bien
marché" ?
de
« débarquer » avec ses grosses bottines,
ses capotes, ses insectifuges et ses antimalariens, ses relations à
Bralima et à l'Ambassade de Belgique... et son réseau
d'exfiltration en cas de problème sécuritaire ou sanitaire ?
Quel bénéfice la société congolaise
-
Et, particulièrement, la recherche scientifique congolaise ?
est-elle
néanmoins en droit de retirer de l'ouvrage ?
Des réponses à ces différentes questions dépendra le jugement que l'on portera sur l'ouvrage "Congo. Une histoire" et sur la
légitimité de la démarche de son auteur...
Sommes-nous
dans un monde de voyeurs*** (ceux
qui sont du bon côté du bic, du micro ou de la caméra... de
l'histoire, du pouvoir et du pognon... et qui ont les moyens****
de
tout se permettre) et de
mateurs (un
public-cible dont les voyeurs flattent le goût du folklore ou de
l'insolite... ou les obsessions néo-coloniales : "paternalistes
",
"négationnistes", " anti-lumumbistes",
"compassionnelles"
ou
autres) ?
Le
Congo est-il devenu un terrain de chasse pour safaris d'un nouveau
genre ? Après les terres, les âmes, les minerais et la force de
travail, on
-
Un nouveau marché ? Un nouveau créneau porteur ? Une
nouvelle forme de pillage ou de prédation***** ?
vole la parole des gens ? On substitue sa parole à celle du peuple congolais ?
L'histoire du Congo
- Sur laquelle de nombreux auteurs congolais ont écrit des ouvrages d'une très grande pertinence (Ndaywel è Nziem, Elikia M'Bokolo, Nzongola-Ntalaja, Kankwenda Mbaya, Omasombo Tshonda, Zana Etambala...) alors même que l'accès à certaines sources leur était parfois refusé par les gardiens des archives coloniales et de la "mémoire" de Léopold II (ainsi feu Bimanyu Kamanzi "Soum", doctorant en histoire, s'était-il vu interdire de consulter certains documents par le Musée de Tervuren ) !
est-elle devenue une "terra nullius", un territoire à s'approprier (à explorer et à coloniser), attendant un nouveau Tintin ?
(A propos de "Tintin au Congo", cliquez, notamment, sur:
http://kamundele.blogspot.be/2011/12/km-10.html)
vole la parole des gens ? On substitue sa parole à celle du peuple congolais ?
L'histoire du Congo
- Sur laquelle de nombreux auteurs congolais ont écrit des ouvrages d'une très grande pertinence (Ndaywel è Nziem, Elikia M'Bokolo, Nzongola-Ntalaja, Kankwenda Mbaya, Omasombo Tshonda, Zana Etambala...) alors même que l'accès à certaines sources leur était parfois refusé par les gardiens des archives coloniales et de la "mémoire" de Léopold II (ainsi feu Bimanyu Kamanzi "Soum", doctorant en histoire, s'était-il vu interdire de consulter certains documents par le Musée de Tervuren ) !
est-elle devenue une "terra nullius", un territoire à s'approprier (à explorer et à coloniser), attendant un nouveau Tintin ?
(A propos de "Tintin au Congo", cliquez, notamment, sur:
http://kamundele.blogspot.be/2011/12/km-10.html)
Dans
le cas de Hergé, avant le Congo, c'était les Soviets et après le
Congo, ce fût l'Amérique...
Dans
le cas de David Van Reybrouck, avant la Congo, c'était l'Afrique du
Sud et après le Congo, ce sera quoi, Cureghem ?
Que
l'histoire du Congo cesse d'être écrite, filmée, « enseignée »
ou mise en scène par des Tintins à Paris, Bruxelles ou New York* !
Qu'elle
soit restituée à ses ayants-droits !
Laissons Erik Kennes, un "plus sage que moi", conclure:
Personne ne peut "interdire" à un écrivain belge d'aller au
Congo, de récolter des témoignages et d'écrire un livre contenant "une" histoire
du Congo basé sur des sources orales et écrites. Le succès du livre n'est pas le
fruit du hasard ni purement le résultat d'un soutien de l'éditeur. Mais si on
veut être honnête, une telle entreprise n'est pas scientifiquement neutre et se
situe, si on le veut ou pas, dans une histoire de domination et de relations de
pouvoir dans le domaine scientifique (...) Il est inévitable que le grand
succès du livre donne l'impression qu'un Blanc, de nouveau, monopolise
l'écriture de l'histoire du Congo et façonne son image chez le grand public. Il
est inévitable qu'au Congo on appréhende une "fausse" représentation (...) Ce qui est à la base de beaucoup de réactions c'est que trop
d'écrivains et de chercheurs se font une carrière grâce à un travail qui fût -
aussi - fait par de nombreux Congolais au Congo et qu'il n'y a guère un retour -
pas dans le sens d'un "paiement" mais d'un don-en-retour - sous forme de bénéfice
dans le domaine de la recherche. Bien sur il y a eu des bourses d'études mais
trop peu de chercheurs congolais se voient reconnus, et l'analyse politique de
la RDC reste toujours dominé par des non-congolais. Il n'y a pas d'équilibre,
voilà tout....
ddl
alias
Vié ba Diamba
----------------
*
La bibliographie de DVR fait référence, notamment, à des travaux
publiés (liste non-exhaustive et tout à fait "désordonnée"
de différentes villes "occidentales" où s'écrit, se
publie et/ou s'enseigne l'histoire du Congo) à: Paris,
Bruxelles, Louvain, Louvain-la-Neuve, Berchem, Tervuren, Gand,
Anvers, Cambridge, Leyde, Tielt, Berkeley, Princeton, New Brunswick,
Cologne, Stanford, New York, Amsterdam, Helsinski, Deurne, Bruges,
Los Angeles, New Haven, Madison, Oxford, Durham, Baltimore, Lanham,
Philadelphie, Trenton, Edimbourgh, Crainhem, Chicago, Lausanne,
Leipzig, Athens (Ohio), La Haye, Berlin, Charlottesville...
**
Au
Congo, en règle générale, on
ne « fabrique » pas le vin de palme (on
n'abat pas les palmiers pour en extraire la sève, comme ça se fait
au Togo ou en Côte d'Ivoire) on
le « tire » !
***
Les pratiques voyeuristes peuvent prendre plusieurs formes, mais leur
caractéristique principale est que le
voyeur n'interagit pas directement avec son sujet, celui-ci ignorant
souvent qu'il est observé. Le
"voyeur" est souvent représenté observant la situation de
loin, en regardant par une ouverture, un trou de serrure ou en
utilisant des moyens techniques comme des jumelles, un miroir, une
caméra, etc. (extrait de Wikipedia)
**** A ceux qui
-
Mais oui, mais oui, il y en a ! Cela existe encore ! J'ai reçu
un certain nombre de messages « indignés », "courroucés"
et/ou injurieux en ce sens !
affirment qu' « on ne peut pas reprocher à un Belge d'avoir fait ce que les Congolais n’ont pas été capables
- Ce qui est FAUX ! Erreur grossière... ou mensonge délibéré ?
de faire » je rappellerai que c’est à peu près dans les mêmes termes (ou, plus exactement, dans des termes analogues) qu’un ministre français des colonies justifiait, dans la première moitié du vingtième siècle, le colonialisme: l'invasion, l'occupation et la dépossession, le massacre des cultures et des croyances, l'introduction violente de la population dans l'économie de marché (en qualité de porteurs "réquisitionnés", de collecteurs "contraints" d'ivoire ou de caoutchouc, de travailleurs agricoles "obligés", de cantonniers "forcés", de mineurs et d'ouvriers "bon marché" ou de domestiques "moins cher"), l'expropriation du sol et du sous-sol, l'exploitation des habitants, l'apartheid de fait et la répression brutale de tous les mouvements de mécontentement populaire (et le racisme servant d' "emballage idéologique" à ces différentes exactions ou, dirait-on aujourd'hui, à ces "crimes contre l'humanité")... ou, disait-on alors,"l'oeuvre civilisatrice" des "bâtisseurs d'Empires" ? Cela devrait faire réfléchir, non ? On notera d'ailleurs que l'ouvrage de Daniel Van Reybrouck ne porte pas de condamnation explicite
affirment qu' « on ne peut pas reprocher à un Belge d'avoir fait ce que les Congolais n’ont pas été capables
- Ce qui est FAUX ! Erreur grossière... ou mensonge délibéré ?
de faire » je rappellerai que c’est à peu près dans les mêmes termes (ou, plus exactement, dans des termes analogues) qu’un ministre français des colonies justifiait, dans la première moitié du vingtième siècle, le colonialisme: l'invasion, l'occupation et la dépossession, le massacre des cultures et des croyances, l'introduction violente de la population dans l'économie de marché (en qualité de porteurs "réquisitionnés", de collecteurs "contraints" d'ivoire ou de caoutchouc, de travailleurs agricoles "obligés", de cantonniers "forcés", de mineurs et d'ouvriers "bon marché" ou de domestiques "moins cher"), l'expropriation du sol et du sous-sol, l'exploitation des habitants, l'apartheid de fait et la répression brutale de tous les mouvements de mécontentement populaire (et le racisme servant d' "emballage idéologique" à ces différentes exactions ou, dirait-on aujourd'hui, à ces "crimes contre l'humanité")... ou, disait-on alors,"l'oeuvre civilisatrice" des "bâtisseurs d'Empires" ? Cela devrait faire réfléchir, non ? On notera d'ailleurs que l'ouvrage de Daniel Van Reybrouck ne porte pas de condamnation explicite
-
Ce n'est pas le rôle d'un (prétendu) historien, ni du
raconteur d'une "histoire" ! me dira-t-on... Bien sûr, bien sûr ! Mais dirait-on la même chose d'un ouvrage qui se voudrait, au plan méthodologique, strictement "journalistique" ou "behavioriste" (sans prises de position mais avec des observations... de deuxième ou de troisième main), sur l'occupation nazie de l'ancienne Tchécoslovaquie et de la Pologne et qui serait rédigé par un historien ou un "raconteur" allemand (ce qui, en soi, ne constitue pas un problème... mais n'est pas fait pour arranger les bidons) ? Y aurait-il, au plan méthodologique, plusieurs façons d'écrire ou de rapporter l'histoire des violences faites aux peuples ?
du système colonial qu'il décrit... et on pourrait même se demander si la démarche de l'auteur ne devrait pas, elle-même, en dernière analyse, être considérée comme une tentative de "re-colonisation" de l'histoire du Congo : se réapproprier, envahir, occuper, déposséder... se servir de, tirer profit de, utiliser ou aménager à sa façon, régenter avec bienveillance, condescendance et commisération ?
du système colonial qu'il décrit... et on pourrait même se demander si la démarche de l'auteur ne devrait pas, elle-même, en dernière analyse, être considérée comme une tentative de "re-colonisation" de l'histoire du Congo : se réapproprier, envahir, occuper, déposséder... se servir de, tirer profit de, utiliser ou aménager à sa façon, régenter avec bienveillance, condescendance et commisération ?
***** Nouveauté toute relative... Il y a déjà eu d'autres hold-ups ou razzias, dans d'autres domaines d'expression (Jean-François Bizot, le montreur d'ours tropicaux de la revue "Actuel", par exemple... prétendu "découvreur"
- On pompe et on recrache ! C'est du quêter-jeter ! Les gens qu'on pompe ainsi ne s'en remettent pas toujours ! s'indignait, à l'époque, avec sa verve inégalée, le journaliste Sombo Dibele Awanan (que tout le monde appelait Adam)...
du
peintre Chéri Samba, de l'écrivain Achille Ngoye, de l'architecte
Nono Tala-Ngai et de nombreux autres talents que le gourou de
l'underground panaméen s'efforçait de débaucher... pour les
exhiber dans des fêtes foraines très parisiennes, rassemblant des artistes ou "amateurs d'art" en panne d'inspiration ou de créativité) et les
touristes-prédateurs-surfeurs ne sont pas toujours, nécessairement,
des Bulankos... des descendants, conscients ou
inconscients, d'oncles missionnaires, de territoriaux chicoteurs, de
vieux colons, de mercenaires ou de coopérants nostalgiques et
négationnistes... En Corée du Sud, avant de lancer sa « danse
du cheval » le rappeur Psy (Gangnam style)
avait-il déjà entendu parler de la danse « punda »
de JB Mpiana ?
C'est
ce qu'on appelle
- Utilisons quelques "gros mots" - qui donnent de l'urticaire à ceux qui se sont toujours trouvés du "bon côté" de l'histoire - et observons que l'internationalisme et l'impérialisme, ce n'est pas tout à fait la même chose... et que la mondialisation et la recolonisation, cela pourrait (devrait) ne pas être exactement pareil...
- Utilisons quelques "gros mots" - qui donnent de l'urticaire à ceux qui se sont toujours trouvés du "bon côté" de l'histoire - et observons que l'internationalisme et l'impérialisme, ce n'est pas tout à fait la même chose... et que la mondialisation et la recolonisation, cela pourrait (devrait) ne pas être exactement pareil...
la
mondialisation ? Pourquoi est-ce toujours à sens unique ?
MAWA MINGI! j'ai vraiment failli vomir en lisant ce livre... à la 100 et... je l'ai fermé et oublié dans l'avion... Comprends pas!
RépondreSupprimeril y a 11 heures · J’aime · 1