mercredi 26 décembre 2012

On fatigue ! Une invasion du Congo (par les mandants du M23... et par David Van Reybrouck) bloquée, un rendez-vous raté avec la fin du monde... Et voilà que, la messe de minuit à peine terminée, on doit achever de payer ses factures et ses impôts de 2012 et se préparer à fêter la nouvelle année... Tolembi, ko !

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

2012
 
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Et après le réveillon, on fait quoi, la révolution ?   

(depuis le 26 décembre 2012 jusqu'...


Le curé donne 
 - Merci les enfants ! Le spectacle (à force de répétitions, on atteint l'excellence, je vous l'ai toujours dit ) était parfait... et je vois que les recettes de Noël sont encore meilleuuuuuuuuuuures que celles de Pâques ! Malgré le M23, la FEC, la Gecamines et l'arrêt du PEG 2 décidé par le FMI ! On va donc pouvoir fêter dignement la nouvelle année ! Et maintenant, les enfants... vous foutez tous le camp ! Derekitima ! Je vous bénis et je ne veux plus vous voir traîner dans le coin ! 
deux dollars et un sachet d'hosties - déjà consacrées, prêtes à l'usage... ou à la revente à des quados (rechapeurs de chambres à air de vélo), à des fabricants de chips, à des féticheurs-guérisseurs fascinés par les nouvelles technologies ou à des collectionneurs de timbres oblitérés - à chacun de ses acolytes, dépose la vaisselle  
- Il n'y a pas d'eau ! Je laverai ça plus tard ! Ou tu le feras à ma place...
de la messe dans la bassine, planque la recette du jour dans une boîte en carton et se débarrasse en vitesse de tous ses habits de lumière de magicien « occasion d'Europe »...
... enlève la chasuble, l'étole, l'aube et le manipule, etc... et 

- Nazoya !
court rejoindre, en kapitula ou en caleçon flottant, sa compagne qui s'était éclipsée, était partie avant la fin du spectacle et l'attendait  
- Tes messes sont trop longues, chéri !
- Oui, je sais (j'avais suivi ton manège et je n'en pouvais plus), je sais, je sais ... mais, que veux-tu, les clients aiment ça !

en boudant et en somnolant, depuis la fin de la communion, sur le canapé de la sacristie...

Et pendant ce temps-là, très loin du Congo, en Palestine, Meriem, la maman du petit Issa, est toujours retenue dans son étable parce que Youssef n' a pas encore payé
 - La paille souillée qu'il a fallu changer, le lait de la vache que la mère du petit tirait plus de deux fois par jour... et dont elle s’était abondamment abreuvée pour fabriquer le sien... les hochements de tête de l'âne qui rassuraient tout le monde...
la facture du fermier qui menaçait de poursuivre la Sainte Famille pour occupation illégale de bâtiment... et infraction de grivèlerie !


ddl
alias Vié La Nwa


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Epitaphe

Un lien quelconque de ce blasphème avec le core-business de la série (le veuvage d’une femme mariée) ?... 
Bof !  On peut toujours alléguer que Meriem, avant de devenir la femme de seconde main de Youssef, était une veuve mariée:  la veuve d'un Saint-Esprit (ou d'un archange américain ou d'un facteur anglais  ?) qui l'avait abandonnée et était parti au Congo (faire des "affaires" et se faire plein de pognon) et, plus particulièrement, dans une province de l'ancien Kivu (s'approprier des mines et se faire plein de pognon)
Un rapport quelconque avec le M23 et ses bâilleurs de fonds ?



jeudi 20 décembre 2012

Grand-père et le crocodile

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

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Grand-Père et le crocodile

à Loïle Engulu, ma petite-fille, aussi belle et vivante que sa mère... à lire plus tard

(depuis le 20 décembre 2012 jusqu'...

 

Des pluies diluviennes se sont abattues.
Des toits se sont effondrés, des murs se sont écroulés.
La rivière a débordé et un crocodile est entré dans le village, glissant dans l'eau, cherchant, cherchant, cherchant une chèvre, un cochon, un bébé ou même une poule à emporter... et finissant par trouver un grand-père à croquer...

Un crocodile en divagation est
- Il faut prendre tout son temps...
viser très soigneusement... 
repérable à ses
- ... tirer entre les deux !
yeux de position, ouverts et bien allumés...

Une fois le crocodile abattu, les villageois
- Ce n'est pas parce qu'on a tué le scélérat... que le malfaisant est bien mort ! Le crocodile cache toujours bien son jeu ! Avant de recevoir la prime qu'ils nous réclament, les chasseurs doivent nous montrer le corps (avec grand-père dedans) du monstre !

sont indécis et se posent la question suivante : faut-il découper le saurien en morceaux (avec grand-père dedans) pour le préparer et le manger (avec grand-père dedans) ou vaut-il mieux l'enterrer (avec grand-père dedans) dans le cimetière du village ?

On décide, d'abord

 - Pour vérifier si le crocodile et grand-père sont bien morts ! Et si on ne s'est pas trompé de crocodile ! Ou de grand-père !
de sortir le monstre de l'eau... On lui ouvre la gueule, on lui ouvre la gueule, on lui ouvre la gueule...  jusqu'à l'estomac (avec grand-père dedans)... On le pèse et le mesure (avec grand-père dedans)... On prend quelques photos-souvenirs (pour la famille de grand-père et le press-book des chasseurs venus à la rescousse des villageois)... On discute, on se dispute et on discute encore... Et on ne sait plus quoi faire et on n'aboutit à rien... 


Et on se résout finalement à rejeter l'infâme (avec grand-père dedans) dans la rivière, après s'être posé  
- On ne pouvait évidemment pas (avec grand-père dedans) le manger... mais le crocodile (avec grand-père dedans) est-il biodégradable et va-t-il (avec grand-père dedans) se dissoudre tout seul dans l'eau de la rivière ? Ne va-t-il pas (avec grand-père dedans) ressusciter ? Et qu'est-ce que ça peut bien cacher, cette histoire-là ?  
un tas de questions demeurées à ce jour sans réponses...


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Epitaphe

Un lien quelconque de ce conte de Noël avec le core-business de la série (le veuvage d’une femme mariée) ?
... il n'est pas facile (à quel endroit précis de la rivière se poster afin de pouvoir, sans danger, se recueillir... ou faire pipi et laver son cul, jeter des pierres et faire des ricochets sur l'eau, donner rendez-vous à un amant, etc) pour une veuve mariée, la toujours jeune épouse de grand-père, de pleurer un crocodile (avec grand-père dedans)... un crocodile dont les larmes, comme chacun sait, n'ont jamais convaincu personne ?   

Un rapport quelconque avec le M23 ?




mardi 18 décembre 2012

La Guerrrrrrrrrrrrre !

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

2012
 
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La guerrrrrrrrrrrrre !
 
à Asimba Bathy
(depuis le 17 décembre 2012 jusqu'...



J'ai sans doute fait un mauvais rêve... et qui n'a rien à voir avec le Congo...

Des soldats, il y en avait partout.
Chaque militaire était venu avec sa famille... avec au moins une femme pour lui préparer à manger, laver son linge et repasser son uniforme... et, quelquefois aussi, avec des enfants dont certains avaient déjà l'âge de porter des sacs, des cartons, des balluchons ou des bidons.
Lorsque les officiers les envoyaient au combat, ces pères de familles faisaient reculer leurs proches. Il en était de même lorsque l'ennemi lançait une offensive. On voyait alors, dans un grand tumulte, des soldats très énervés quitter le front avec des morveux et des braillards dans les bras. On entendait même un gradé s'en prendre
- Laisse-moi tranquille ! Ce n'est pas le moment de m'emmerder ! Le pillage n'a pas encore commencé !
vivement à sa compagne qui l'empêchait de travailler, venait le déranger pour des bêtises... ou
- C'est eux que tu attends ?
Judas ya mwasi ! Tu cherches à prendre contact avec l'ennemi ? Molaso !
même se rapprochait dangereusement des positions ennemies.

J'ai sans doute fait un mauvais rêve ?

 
Le bon moment de la guerre, disaient les anciens, ceux qui avaient déjà beaucoup d'expérience, c'était la défaite et
- Réquisition ! La patrie est en danger ! On ouvre le magasin ! On emporte la moto, les casiers de bière, les pagnes et les caisses de batteries !
toutes les maraudes, rapines et voleries qu'elle autorisait.
Les militaires en profitaient pour rançonner tout le monde. Ils arrêtaient les fonctionnaires, les ouvriers et les employés, les cultivateurs, les pêcheurs et les chasseurs, les
- Les jeunes laides aussi bien que les vieilles jolies !
femmes, les chèvres et les poules. Ils ne touchaient cependant pas
- Ce sont des êtres malfaisants!
aux enfants sorciers, ils se contentaient de les abattre

J'ai sans doute fait un mauvais rêve ?

Et ça se terminait invariablement de la même manière : très très très mal...
De prétendu blessés de guerre, qualifiés de déserteurs, de fuyards, de rebelles ou
- Sûrement des Maï-Maï ! Inconnus à l'Etat-major !
de « bandits civils » par le commandant de la région militaire... étaient achevés sur place, à l'hôpital. De même que certaines personnes discrètes,
- Sans existence notoire, détenues au secret, sans qu'aucune charge ne leur ait jamais été notifiée...
qui seraient mortes d'oubli dans des prisons clandestines si elles n'avaient pas
- Il fallait les nourrir et même les soigner ! Elles commençaient à nous coûter trop cher !
été exécutées.
Et quand la chambre des morts arrivait à saturation, bourrée comme un taxibus aux heures de pointe, on procédait à une opération de « vidange » ou de « dégazage »...

J'ai sans doute fait un mauvais rêve ?


Le cimetière finissait toujours par être jonché de cadavres. Il y en avait
- On était EN-VA-HI !
partout. A l'entrée. Le long des murs d'enceinte. Devant la terrasse, le ligablo
- On y trouve de tout ! Même du savon  !
et l'hôtel de rendez-vous ouverts par les gardiens des morts pour accueillir les familles éprouvées... et les riverains du charnier. Sur les tombes. Sur les sentiers. Sur le champ de détritus tenant lieu de terreau ou de pelouse de dispersion.
Des morts, il y en avait partout. Les plus frais prenaient la place des surannés et des charançonnés.
On se poussait, on se bousculait. Et même les creuseurs et les pelleteurs
- Tous dans la fosse ! Il ne faut laisser aucune trace, aucun témoin vivant!
étaient abattus après la cérémonie. Les curés, les pasteurs et les organisateurs d'événements aussi. A présent les militaires s'en prenaient
- Des ordres avaient été donnés !
aux revenants, aux charognards et aux remords (devenus très agressifs... alors que, d'habitude, ils montaient la garde à l'extérieur, attendant qu'on les laisse entrer).

J'ai sûrement fait un très mauvais rêve... je me suis perdu dans l'espace et dans le temps... 

au Congo de Léopold II, des mercenaires belges, français et sud-africains et des rebelles Simba... 
dans l'Allemagne nazie, l'Espagne de Franco, la Russie de Staline ou le Chili de Pinochet, en Bosnie, au Kosovo, en Tchétchénie, en Ingouchie, en Irak, en Syrie ou en Afghanistan...


ddl
alias Vié ba Diamba 


-------------
PS : La guerre ? Y a-t-il un rapport quelconque entre la guerre avec le core-business de la série (le veuvage de ma femme mariée) ?
très tenu: ... parce que les veuves ont aussi le droit de mourir à la guerre ? ... et pour que des veuves et des veufs survivent... et qu’ils fassent connaissance ? Ouais... 




dimanche 2 décembre 2012

Ma veuve mariée et le paiement des frais d'entreposage et de réfrigération du cadavre, ma veuve mariée et la TVA sur les cercueils, le revenant de ma veuve mariée et le voleur de bougeoirs et de couverts en argent...

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

2012
 
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J'ai un blème, un sacré problème !
Il se passe, comme chaque année, bien des choses « graves » au Congo...
Et je me demande si j'ai encore le droit
- Et pourtant j'aime trop ça ? Cela correspond sans aucun doute à ma nature profonde, non ?
d'être "léger" et "farceur"... et d'anarchiser et de kokretcher et de kotonga batu ?
Je peux encore écrire mes bêtises, raconter mes conneries ?
Je peux déraisonner à fond la caisse?
Je peux ?

Ok !
Etali bino ! Vous l'aurez voulu !
Voici donc mon ultime  
- Mais ce ne sera certainement pas la dernière !
connerie :

Ma veuve mariée et le paiement des frais d'entreposage et de réfrigération du cadavre, ma veuve mariée et la TVA sur les cercueils, le revenant de ma veuve mariée et le voleur de bougeoirs et de couverts en argent...


Ma veuve mariée
- C'est quoi vraiment la cause ? le M23 et David Van Reybrouck qui envahissent le Congo ? Notre petite-fille Sukina qui passe une semaine de vacances chez sa tante Hortense ? Le partenaire de scrabble habituel de ma veuve mariée qui est parti à Lomé ? Le vieux schnock de ma veuve mariée qui devient de plus en plus gâteux ? La température qui n'en finit pas de baisser ? Les eaux du lac Tanganyika qui baissent ? Jude et Moura qui nous font cruellement défaut ? La fin du monde qu'on nous annonce pour le 21 décembre  2012 ?
déprime et je ne sais pas pourquoi et elle ne veut rien me dire et je dois faire quelque chose pour la tirer  
- C'est ma seule veuve mariée ! Et j'y tiens énormément... même si je me dispute avec elle tous les jours ! Buveuse de bière, laïque et aimant danser devant le miroir (la rumba et le boléro de l'Ok Jazz, le mutuashi, le sundama et le ndombolo, "O nager", "Kwasa-Kwasa" et "Masasi calculé" de l'Empire Bakuba, la danse "punda" de JB Mpiana, le "ntuka mbwa" de Ferre Gola et le "mokongo ya nkoba" de Zaïko ressuscité...) de la salle à manger du palais mortuaire de la rue Maes (comme la bière) ! Vraie  kinoise ! Bouffeuse de colons, de patrons, de flics et de curés ! Ata azali "bouche moko mabe", aleki bango nionso ! Personne ne la vaut ! Je suis cancer : c'est elle qui me fait vivre ! Surtout que mikolo oyo nakomi vrai mampuya ! 
de cet embarras ou de cette morosité...

Pour la fin du monde, pas de problème. Mon ami Tchim Tabaro (qui ne regarde pas toujours les infos à la télé, le soir, quand il rentre du boulot... et me dit qu'il n'était pas au courant) me le confirme : « La fin du monde, c’est une affaire strictement personnelle ! La fin du monde, c’est individuel ! »

Pour le reste, j'embauche une joyeuse équipe de sketcheurs kinois* et je les invite à imaginer des situations qui pourraient égayer et déchagriner ma veuve mariée

Voici donc ce qu'ils  
- Les "petits" d'Andele Maboke, de Molangi ya pembe, de Kwedi, de Matondo Mateya (alias "Sans souci") de Monzali ou de Mangobo ? Ou du Commandant Danga, du Caporal Murumba Suplesse et (le troisième homme du trio Dasufa) Abula Ngando Fasco? 
proposent...

La veuve et les « transports »

Un sketcheur propose de mettre les services
- Une ambulance ou un corbillard ?
d'un ou plusieurs véhicules de transport spécialisés
- Les deux ? Mais dans quel ordre ? Je peux aussi faire en sorte que l'un roule plus vite que l'autre ! C'est une question de réglage ! On peut aussi organiser une course, prendre des paris, etc...
à la disposition
- Une brouette ou un pousse-pousse, soki moyens ezangi ! On peut aussi transporter un cadavre moins nanti sur un simple vélo! A Kin, on trouve toujours une solution ! 
de ma veuve mariée, frappée par le malheur et
- Meeeeeeerde ! C'est toujours au plus mauvais moment que la ficelle du string lâche et que la bretelle du soutien-gorge ou les lacets du corset se cassent !
dont la nouvelle vieille voiture vient à nouveau de tomber en panne...

C'est nul !
Et, d'ailleurs, depuis que j'ai demandé l'asile (climatique, social et culturel) en République Démocratique du Congo, la voiture de ma veuve mariée n'a jamais cessé de gambader, comme un cabri, d'un coin à l'autre de Bruxelles !

La veuve et l'autel

Un autre sketcheur propose de mettre du lotoko, du « supu na tolo » ou tout autre « nzela mokuse »
- Et d'y ajouter quelques larmes de jus de piment pilé... pour mettre le feu au calice et enflammer la langue, la prostate et les sens d'un vieux Scheutiste (près de 125 ans  d'occupation missionnaire au Congo, de 1888 à nos jours, sous toutes les dictatures: Léopold II, Tintin, Mobutu, etc) de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie... et lui apprendre à danser le ndombolo !
dans le burette d'eau du diseur de messe des morts...

Encore plus nul !
Et carrément absurde ! Le temps des missionnaires belges (répondant avec enthousiasme à l'appel du roi-propriétaire autoproclamé de l'Etat Indépendant du Congo) chargés de propager la foi coloniale (de convertir les réfractaires à l'économie de marché... d'identifier, de terroriser et de pourfendre les opposants à la liberté d'entreprendre) est révolu.  
Et jamais ma veuve mariée ne conduirait à l'autel le corps de son défunt mari, oh !

La veuve et le déménageur

Un autre sketcheur propose de se déguiser en déménageur et de frapper à la porte
- Kokoko ! On vient pour la caisse ! Mwasi ya mundele, donnez-moi la caisse !

d'entrée du palais mortuaire de la rue Maes (comme la bière), à Ixelles...


Raté !
Le mari de ma veuve ne se trouve plus à Bruxelles. Il est parti
- A Bruxelles, il n'aurait sans doute pas passé l'hiver ?
se réfugier (climatiquement, socialement et culturellement) à Kinshasa.
Et d'ailleurs, il n'est pas vraiment nécessaire de frapper à la porte, il suffit de sonner. A droite de la porte d'entrée du palais mortuaire, il y a une sonnette qui, souvent, fonctionne !

La veuve et les frais d'entreposage

Un autre sketcheur propose
- On la fera passer par l'arrière  !
de faciliter l'évasion de ladite veuve mariée, retenue à la morgue
Ou obligée de compenser en nature la dette contractée vis-à-vis de l'établissement (délivrance d'une autorisation de don d'organes ou cession de la dépouille mortelle à un atelier de formation à la découpe chirurgicale, etc)...
pour non-paiement des frais d'entreposage et de réfrigération
Ou séquestrée dans une ambulance ou enfermée dans un corbillard pour ne pas s'être acquittée (en sus du coût de la course) des frais supplémentaire de nettoyage de l'habitacle et de remise à neuf des coussins, couvertures et draps souillés par les liquides humains et les odeurs nauséabondes...
du corps naufragé de son défunt mari

Pas mal + (auraient dit, en leur temps, Yan Koy et Kilosho) ! Et pas trop loin de la réalité des morgues, des hôpitaux et des maternités de Kin ! J'apprécie ! Mais naboyi na ngai... je soupçonne le gaillard de vouloir se servir au passage (profiter de son désarroi et escroquer à ma veuve mariée une promesse de remariage ?)

La veuve et le fossoyeur

Un autre sketcheur propose

 - Déjà toute seule au cimetière... et effrayée à l'idée de se retrouver toute seule ensuite dans la vie, dans la rue, dans le bus, dans la cuisine et la salle à manger, dans la chambre à coucher, dans la salle de bain (sous le douche) et au salon (devant la télévision)...
à ma veuve mariée 

- Une « veuve subite », si jeune et si mal préparée !
de draguer
- Avant même qu'il ne rebouche le trou ! Sans atermoiements funestes !
le beau fossoyeur qui met son mec en terre ?

Echec ! (et suspicion légitime...)
Ce sketch ne pourrait même pas être joué à Kinshasa, ni chez les Béjarts, ni partout ailleurs. L'auteur est sûrement un Gicain... qui a déjà tout oublié du pays. Veuve ou pas veuve, vivante ou morte, à pied ou dans un « transport », dans son quartier ou dans son palais, une « mwana mboka » n'est jamais seule. Sans compter que, dans la ville-province (Hoofdstedelijk Gewest) de Kinshasa, il n'y a pas toujours et partout du courant électrique pour regarder la télé et de l'eau pour prendre une douche...

La veuve et la TVA

Un autre sketcheur fait remarquer

- C'est-y pas une excellente nouvelle ça, Mère !  
à ma veuve mariée que l'entrée en vigueur de la TVA, au 1er janvier 2012, ne concerne pas l'importation de cercueils
- Dûment habités ! Contenant des dépouilles mortelles certifiées conformes !
et des urnes funéraires

- Avec, à l'intérieur, de vraies cendres de dépouilles incinérées ! Pas des poussières d'aspirateur ! 
et lui propose de procéder
- Comment ne pas profiter de l'occasion et saisir l'occasion de voyager « moins cher » pour l'Europe, Mère ? On peut supposer, en effet, que l'exportation de ces mêmes biens et valeurs est également exonérée de la TVA !
au rapatriement de ma dépouille mortelle, préalablement congelée, dans un cercueil aménagé en frigoboxe, en faisant bien attention cependant à respecter la chaîne de froid...

N'importe quoi ! Encore raté !
Jamais ma veuve mariée ne se lancera dans l'import-export de cadavres (ou de "bana    ngulu" déguisés en cadavres et habillés chaudement pour affronter l'hiver des soutes). Elle s'est prononcée fermement à ce sujet. On vit ou on meurt meurt là où on est mort ou vivant ! Et on ne fait pas de chichis ! En outre
- C'est en dehors du sujet mais ça procède de la même philosophie ! 

avant même de prendre l'avion pour Kinshasa, et pour qu'elle m'accorde son « visa de sortie », j'ai dû
- Une exigence affectueuse et confraternelle (je suis, en effet, tout à fait disposé à ne pas lui rendre les mêmes "services", à ma belle, lorsqu'elle commencera à inventer de nouvelles recettes et à sucrer les fraises de Mbanza-Ngungu avec du bicarbonate de soude et du pili-pili: fraises ya limbondo...) de ma femme mariée, en voie de veuverisation : "si jamais tu t'attrapes (kake ! ) un AVC, une mauvaise balle ou une sale maladie et que tu deviens complètement (c'est à dire un peu plus que tu ne l'es déjà, vieux schnock !) gâteux... ne compte pas sur moi pour te ramener à la rue Maes (comme la bière), te donner la becquée et pousser ta chaise roulante !"
rédiger et déposer (voir à ce sujet: http://veuveresse.blogspot.be/2012/10/didierde-lannoy-veuveresse-y-bamoyo-201.html) à la commune d'Ixelles une déclaration d'euthanasie contresignée par deux témoins (dont coût, pour le timbre et les photocopies : moins de dix euros)

Le revenant de ma veuve mariée et les couverts en argent

Un autre sketcheur propose enfin que je survive au M23, que je rentre mourir tranquillement à Mputuville et que je surprenne quelqu'un, en pleine nuit, occupé à... mais peut-être s'agit-il d'un voleur, occupé à... ou de quelqu'un qui veut 

- Porte-t-il un serpent lové autour de son cou ? Ou un corbeau perché sur son épaule ? Des rats couinent-ils dans les poches intérieures de son long manteau d'hiver ?
se faire passer pour un sorcier, occupé à... dévaliser la chambre mortuaire dans laquelle mon corps repose au dernier étage du palais de ma veuve mariée, rue Maes (comme la bière), à Ixelles, et à piller le potager collectif dans lequel ma veuve mariée envisage
- Subrepticement, nuitamment, écologiquement et même érotiquement ? Du côté des tomates, des courgettes ou des blettes ?
- Dans le terreau, oh ! Qu'il serve à quelque chose et qu'il se rende utile ! Il n'a jamais rien foutu dans ce potager !
d'enterrer ma dépouille mortelle, aux environs de l'AZ-VUB... et cet autre sketcheur propose alors que je fasse l'imbécile, que je mette un doigt devant le bouche et que je susurre à voix basse au visiteur nocturne : « Bonsoir, collègue ! Croyez-vous au diable et aux revenants ? Aimez-vous les radis noirs ou préférez-vous la racine des pissenlits ? Je constate que vous appréciez les billets de banque usagés, les bougeoirs et les couverts en argent, mon frère ? Êtes-vous amateur d'art ou simple brocanteur ? Vous avez tout pris ? Vous êtes sûr de n'avoir rien oublié ? Vous avez pensé à me laisser mwa eloko quand même... un souvenir de l'être disparu, une relique ou un trophée, un oignon ou des herbes fines, une cuillère à café ou un bougeoir  ? »

Waya ! 
N'importe quoi ! 
Toujourrrrrrrrs raté !
Parce que, de toute façon, asi nakomi mampuya, je ne suis pas encore mort ! Et que ma veuve mariée n'est jusqu'à présent que la veuve d'un vivant !
Et d'ailleurs, rue Maes (comme la bière), il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais, de bougeoirs et de couverts en argent...


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* Qui sont mes sketcheurs et je les recrute où ça ?
Dans le milieu des bonimenteurs et mystificateurs de la "vie de tous les jours"... des "inventeurs d'histoires" qui mettent (contre rémunération) leur talent à la disposition des demandeurs d'asile... des faux féticheurs (bluffeurs et charlatans, amuseurs de l'ex-Galerie présidentielle et arrangeurs de bidons d'huile de palme ou de pétrole au Zando ya Munene, entremetteurs et commissionnaires... supposés - mais, à Kin, on dit n'importe quoi ! - avoir promis au V.Club du général Gabriel Amisi - dit Tango Four ou Tango  Fort - une victoire électorale écrasante sur le Tout Puissant Mazembe du gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, à l'issue du championnat de la Linafoot 2011-2012 ? n'importe quoi !) ou des mascotteurs comme on dit « en argot kinois de Bruxelles » (tandis qu'à Yolo, au camp Kauka et dans
- J'ai même demandé à Gogodo et à Petit...
le milieu des sapeurs « langilaphones », ce mot-là, on ne le connaît même pas)... de ceux qui ont toujours une aventure extraordinaire (un récit à épisode et, quelquefois, très détaillé) à rapporter aux gens pour mieux les « abuser »...

Ces « faux féticheurs », sketcheurs et scénaristes pleins d' imagination, profondément kinois, particulièrement farceurs et inventifs, n'ont rien à voir, évidemment :
- ni avec les vrais sorciers (pour lesquels j'éprouve le plus profond respect): les régulateurs de la vie sociale, les gardiens du savoir et de l'histoire, les résistants à l'occupation étrangère (les « ennemis » de Tintin, des missionnaires, des colons, des militaires et des policiers, des infirmiers-vétérinaires et des instituteurs-ânonneurs, des cadres territoriaux et de tous les fondés de pouvoir, propagandistes et hommes de main de l'économie de marché), à la déculturation de toute une société, à l'indigénisation et à la prolétarisation de ses membres et à la marchandisation de toutes ses valeurs...
- ni même avec ces prétendus « sorciers » (hommes et femmes, enfants et vieillards) qui ont été fabriqués de toutes pièces par les églises « du réveil » d'inspiration nord-américaine, pour faciliter l'emprise des pasteurs sur la population et permettre aux « hommes (et femmes) de Dieu » de maximiser leurs profits.