jeudi 18 avril 2013

Jamais une veuve mariée n'aura été aussi bien entraînée...

Didier de Lannoy

Veuveresse ya bomoyi !

2013
 
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Apparemment négligée par son coquin (très occupé à « désembrouiller » une affaire familiale) depuis près de 3 mois

Jamais une veuve mariée n'aura été aussi bien entraînée
(depuis le 7 avril 2013 jusqu'...


Depuis le 4 janvier de cette année, en effet, son type (« parti à la mine chercher la viande de chasse pour nourrir la famille nombreuse », disti) n'écrivait même plus ! Se serait-il enfui dans l'autre monde ?

Je me fais tatouer des serpents sur les bras et recours à de puissants fétiches qui me permettent d'entrer dans l'autre monde par une porte de sortie. Je me transforme en hippopotame glouton puis en lionne vorace et après avoir capturé tous les poissons du fleuve et
 

- Grand est le Marché ! Mais je n'aurais quand même dû faire attention... ne pas abuser du lotoko et du diamba...  
toutes les gazelles de la savane, je n'arrive pas à dessoûler et ne parviens plus à retrouver la forme humaine...
J'entreprends alors de faire une longue sieste digestive, je parviens ainsi, petit à 

 - Après avoir remis le sorcier au milieu du village !
petit, à me reconstruire et à me reconfigurer. Je prends alors le volant d'une voiture exposée dans un show-room (à Kinshasa, sur le boulevard du 30 Juin), me couche sur la paille au fond d'un wagon à bestiaux (dans une petite gare rurale du Bas-Congo) et j'atterris finalement à l'aéroport de Boma ou (parmi les piétons et les vélos) sur une petite piste en pleine cité de Shabunda. Je me ressaisis derekitima et, sans plus attendre, j'attelle quatre chèvres et deux cochons noirs à la charrette familiale et je pars au marché revendre le produit de ma chasse et de ma pêche. Après avoir tout vendu (y compris les chèvres, les cochons et la charrette), je change à nouveau de camp et, sans plus hésiter, je me transforme en cerf ardennais poursuivi et tracassé par les kuluna des groupes « Mudjahid » et « Câble » (du nom de leurs leaders) qui se disputent le contrôle du Camp Luka dans la commune de Ngaliema ou par les bandes armées de Paul Sadala, alias Morgan, de Cobra Matata ou de Guillaume de la Marck qui érigent des barrières dans la forêt de Nassogne et font payer un droit de passage : 200 FC pour les piétons, 500 FC pour les motos. Encabané par les soudards et les pillards, je parviens à leur échapper en coupant mes liens avec ma bague de mariage. Je me débarrasse de mes bois en vitesse pour pouvoir galoper plus à mon aise et je les dissimule dans les broussailles ou dans une meule de foin. Je déshabille un épouvantail, j'enfile une tenue civile et je pénètre dans le village de Plotomine, un centre de négoce de l'or en Ituri (situé à près de 15 km au Nord-est de la cité de Monbgbalu), où le curé de la paroisse
- Trop occupé à frotter son pénis (comme on gratte une allumette) sur le sexe d'une écolière de 5ème ou de 6ème primaire ! Loué soit le Marché !
me ferme sa porte au nez. Je suis bien obligé de forcer la porte d'un refuge de veuves laïques où ma femme mariée s'était mise à l'abri mes divagations. J'expédie un jet de salive dans le pot de chambre pour faire preuve d'autorité, je me remonte les couilles et, sans état d'âme, je me glisse sous la couette. Je me rend compte alors qu'un personne inconnue

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Osala nini ? Vous écrivez quoi ?

prend des notes et trace
 

- Ozali nani ? Qui vous envoie ?
des lignes ou dessine des graphiques sur une pancarte attachée avec une chaînette aux barreaux de mon lit.

 
S'est-il trompé d'aéroport et a-t-il été arrêté arbitrairement, mis au cachot et torturé par des « épieuses » de Barumbu... qui se sont entichées de lui et l'ont condamné à devenir leur esclave sexuel ?

Des épieuses de la commune de Barumbu (alias Ghetto, alias Kazamar), impudiques, des « kamuke sukali » qui portent des minjupes de moins de 30 centimètres (mais conservant toujours, à portée de la main, un pagne de secours au fond de leur sac... de même qu'une bible et 
 - Le Marché est grand mais non sans danger !
une machette ou un cutter), innombrables et voraces, sortent de l'ombre, des « tia foin » qui font rouler leur cul de façon obscène, surgissent de partout (mouches de toilettes publiques, de kikoso ou de cabinets privés), poussent des cris aphrodisiaques, me tournent autour des yeux, des oreilles, de la bouche et des fesses, et 

 - Pssst ! Tozali awa papa, benga ! Goût ya dangeeeeeer !
- Boyokaka soni te ?

me proposent de me vider 

 - Pipe ? Missionnaire ? Mata na mpunda ? les burettes, dans un coin d'ombre, entre deux voitures à l'arrêt... et si je refuse- Oboyi biso !
de leur passer sur le corps, les mouches deviennent
 

- Ozo beta biso cara ? On n'est pas assez bonnes pour toi ?
des crotales (agitant leur bruiteur) ou, plus exactement, des hyènes ou des lycaons... et se lancent à l'attaque, m'assaillent de partout... m'empoignent les organes génitaux et me tordent les rognons... et si je refuse 

 - Oboyi ?
encore d'accomplir mes devoirs, elles 

 - Enculeur de flippers ! On va t'apposer notre marque ! Désormais tu ne pourras plus nous échapper ! Tu nous appartiendras pour toujours ! Loué soit le Marché !
m'assomment d'un coup de tête, me font un double patte et m'étendent pour le compte sur le parking d'un tripot... et relèvent leur minijupe, écartent les jambes et me pissent dans la bouche.


Aurait-il été renvoyé à Zaventem dans une malle-cantine que personne ne serait venu rechercher ? 

Mon corps est resté bloqué à l'aéroport de Zaventem.
Bouclée dans un congélateur fermé à clef, ma
dépouille mortelle y traîne encore, consignée 

 - Loué soit le Marché !
 dans un entrepôt ou une annexe obscure (dont les néons maussades rechignent à s'allumer) parmi les bagages non-réclamés. Aucun(e) parent(e) n'est, apparemment, disposé(e) à se faire connaître... et à payer la somme de 3.500 dollars exigée pour dédouaner un corps
 - Et après ça, il faudrait encore faire passer un avis nécrologique dans la presse, ameuter les gens et enterrer le gaillard en grandes pompes avec des gardes du corps entourant le corbillard ! Et offrir à boire à tout le monde ! Et planter des pissenlits sur sa tombe pour qu'il puisse en grignoter les racines ! Cela représente beaucoup d'argent!
qui ne rapporte plus rien à son entourage familial.

Aucun dévoué débiteur, aucun cher collègue ne cherche à s'inquiéter de ma disparition et à demander ma libération. Aucune concubine et aucun gigolo ne revendique un corps qui ne leur est plus 

 - Ce n'était même pas un bon coup ! Le gaillard payait mal et était plutôt ennuyeux au lit ! Mais le Marché est grand ! Faisons confiance au Marché ! Le Marché saura pourvoir à nos besoins !
d'aucune utilité.

Meuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuunon, j'rigole !
Rien de tout cela ne pouvait évidemment m'arriver ! Ma veuve mariée survenait toujours au bon moment, me coupait les poils du nez et des oreilles, remettait de l'ordre
- Ils partent dans tous les sens !
dans mes sourcils et reprenait les choses en main...


Elle surgissait toujours, les cheveux en bataille, un seul pagne lui couvrant la poitrine, au moment même
-
Keba na yo Papa, je suis une personne libre et tu peux toujours me perdre !
où l'intrigue allait connaître un nouveau rebondissement, au début d'un chapitre, au détour
- Comme une grenouille charmante bondissant hors de la cuvette des chiottes et me mordant cruellement la langue ? Comme une concierge atrabilaire jaillissant de sa loge, faisant de furieux moulinets avec les bras et me passant une engueulade canon ? Comme une paire de fesses sautant en dehors d'un jeans et exigeant bruyamment d'être prises au sérieux ?
- Meuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuunon ! Comme une orchidée se mettant à danser devant le miroir de la rue Maes... et déployant lentement chacune de ses pétales audacieuses et gracieuses... comme une fleur de sel se déposant tendrement sur mes lèvres humides...

d'une phrase ou d'un paragraphe, à mi-échelle ou au milieu d'un gué ou d'une impasse...


Et comment ça va se terminer ?

Na mbeto, kaka !
En dehors du Marché
!


ddl
alias Vié ba Diamba

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